1500 ans d’Histoire
Francs est un lieu de passage depuis les temps les plus anciens. Une importante voie romaine (future route Charlemagne) reliant Poitiers aux Pyrénées passait par Francs.
C’est sans doute cette route qu’emprunta une partie de l’armée de Clovis pour partir à la conquête de l’Aquitaine après sa victoire de Vouillé (507) sur les Wisigoths.
Une garnison franque s’installa alors sur cette colline stratégique. On la baptisa « Ad Francos » (la Colline des Francs) d’où provient le nom actuel du village de Francs.
Unique village de France nommé Francs, nous sommes ici au cœur de l’histoire.
Au pied de l’ancienne église Saint-Martin, sur la grande terrasse Est du château, se trouvent un alignement de Sarcophages Mérovingiens (les pieds orientés vers l’Est) taillés directement dans la roche calcaire sur laquelle est construit le château. Cet ensemble de tombes atteste de la présence de personnages locaux importants sur la colline “Ad Francos”.
En 2008 Viviane et André Vossen, alors propriétaires du Château de Francs qu’ils avaient sauvé de la ruine, décidèrent de lui redonner son nom d’origine : « Ad Francos ». Plus de mille ans séparent cette résurrection de la première mention écrite de ce toponyme. Elle figure dans un ouvrage datant de l’an 1004. Il fait état du passage de Saint Abbon à Ad Francos. La présence au château de ce haut personnage, éminent religieux, conseiller du roi de France, consacré « Grand abbé des Gaules » par le pape Grégoire V, témoigne d'une certaine importance d’Ad Francos à cette époque.
En 1188, l'église Romane Saint martin de Francs est concédée à l'abbaye de Chancelade (proche Perigueux) par l'abbaye de Saint Privat (près de Riberac). Cette église date donc du XIIe siècle, les restes de son architecture, en atteste clairement, la date de sa construction se situe sans doute dans la première moitié du XIIe. Était-ce la première église d'Ad Francos, certainement pas, le passage de Saint Abbon en 1004 porte à croire que ce lieu possédait déjà une église ou une chapelle plus ancienne.
De toutes les grandes familles qui se sont succédées à Francs, la première dont nous avons une
trace écrite, est celle des Ségur, fameuse maison de Guyenne.
Elle apparait à Francs pour la
première fois à la fin du XIIIe siècles. Elle sera à l’origine de la fortification du château au
XIVe siècle, au début de la Guerre Cent.
Leurs descendants, en quittant le château après la
défaite des Anglais, se distingueront en ajoutant à leur patronyme le nom de ce lieu, donnant
naissance à la nouvelle branche
des « Ségur des Francs ».
Au sortir de la guerre de cent ans, le Château est en ruine faisant suite à la défaite finale des anglais face au roi de France Charle VII, lors de la bataille de Castillon, à quelques kilomètres seulement d'Ad Francos. Une famille va alors se projeter sur ce Château avec un projet très ambitieux pour relever le château de la ruine, mais resté mystérieux, car très peu de documents nous sont parvenus sur cette époque. Ce sont finalement les pierres du Château qui nous en parle le mieux, avec l'apport du style "gothique-flamboyant" de son architecture, comme la tour octogonale dans la quelle est logé son majestueux escalier à vis, les grandes fenêtres en croix à meneaux qui ornes les façades, mais aussi l'imposante cheminée sur laquelle se trouve sculpté le blason de cette famille, qui orne aujourd'hui encore le "col" des nectars du château.
Les guerres de religions vont marquer profondément et durablement la région, à forte dominante
Protestante.
À Francs, c’est l’église romane Catholique Saint Martin, édifiée au XIIe siècle
dans l’enceinte même du château qui sera en grande partie détruite lors d’une ultime attaque des
Huguenots en 1586. Le seigneur de l’époque Jean de Gaufreteau subira l’outrage de
l’emprisonnement et devra s'acquitter du versement d’une rançon pour être libéré.
En 1607, faisant suite aux guerres de religions, Jean de Gaufreteau, seigneur de Francs, entame de grands travaux pour rebâtir les anciennes fortifications mises à mal par quatre siècles de guerres incessantes. Il restructure le château en ajoutant une somptueuse galerie en arcades qui vient relier les ailes préexistantes. La galerie est accessible par un imposant pont-levis. Il donne à l’édifice sa forme pentagonale actuelle identifiable vu du ciel. Il profite ainsi de cet épisode tragique pour modfier profondément le village de Francs, repoussant les habitations hors de l'enceinte du chateau. Il fait aussi construire une nouvelle église de style Roman à l'autre extrémité de la colline, modifiant ainsi profondément le village de Francs qui se retrouve de fait hors de l'enceinte du château, agrandit vers le sud par de grandes dépendances et flanquées d'une grande porte majestueuse qui impose à la vue de tous sa toute puissance et tente ainsi de laver l'affront subit quelques années plus tôt.
Hardouin de Chalon,
évêque de Lescar, héritier de son oncle
Hardouin de Gaufreteau,
dernier du nom, est lui aussi un grand bâtisseur.
Il apporte à l’édifice deux nouvelles
ailes dans le prolongement de chacun des côtés de la façade sud. Il crée ainsi la superbe cour
d’honneur actuelle. Emportés par la tempête révolutionnaire, les de Chalon sont les derniers
seigneurs de Francs.
La Révolution Française marque la fin de l’ancien régime et pour le Château de Francs et ses
Seigneurs, c’est la fin d’un règne de plusieurs siècles.
François Hardouin de Chalon, Baron
de Puynormand, Seigneur de Francs, Ambassadeur de France au Portugal, ne reviendra jamais au
château, dont les terres, les bâtiments et les biens seront vendus et dispersés. Parmi ces
familles qui s’installent au château, l’une d’entre elle verra l’un de ses descendants jouer un
rôle majeur dans viticulture moderne. Il s’agit de Michel Rolland, dont la famille y vécue plus
d’un siècle et demi, et comme on peut le voir sur les étiquettes actuelles des vins du château
Ad Francos, ils y faisaient du vins depuis au cours du XIXe.
En 1997 Viviane et André Vossen, avec l’aide de leurs enfants architecte et designer, Joan Vossen et Stéphane Lebrun, entreprennent de sauver le château de Francs de la ruine pour lui offrir une renaissance admirable sous son nom d’origine : Château Ad Francos. En vingt ans, ils accomplissent une œuvre aussi pharaonique que visionnaire qui permet d’affirmer aujourd’hui que jamais ce château n’a été aussi beau.
Qiong Er et Guillaume Brochard, nouveaux propriétaires des lieux, s’inscrivent dans la lignée de leurs illustres devanciers, inspirés par la même passion et le même amour pour ce lieu hors du temps et des normes. Leur ambition est simple : faire rayonner au-delà des frontières le joyau Ad Francos et ses nectars incomparables, fruits d’un savoir-faire millénaire.